« Al Zaglama »
Mise en scène: Lassaad Ben Abdallah
Danse et Chorégraphie : Rochdi Belgasmi
Chant et Musique : Cheb Bechir
Production: Habib Belhadi
Synopsis: Dans le jargon des marginaux dit «guejmi», la «zaglama» désigne la «tabla», cet instrument de percussion fréquemment utilisé dans les fêtes populaires et symbole de virilité. Ici, elle sert de base à l’élaboration d’un spectacle qui relate la condition des laissés pour compte. Pendant 1h15 mn, le public aura se délecter de la construction d’une histoire dont la teneur lui est suggérée par les paroles, les gestes, les mouvements, les costumes, la musique et la chorégraphie. Des chansons puisées dans le réservoir de la mémoire collective et réunies ici pour la première fois lui feront découvrir la relation à l’Autre en tant que soldat, en tant que colon protecteur mais aussi entant qu’objet de désir. Ce retour au passé n’a cependant rien de nostalgique; il s’inscrit plutôt dans une contemporanéité qui refuse de soumettre le patrimoine à une vision folklorique et surannée. Pour cette nouvelle œuvre, une belle équipe a été constituée avec notamment Rochdi Belgasmi, le chorégraphe danseur qui a le vent en poupe, et Cheb Bchir dont le public va bientôt découvrir les talents de percussionniste tout terrain. Sur scène, ce duo interprétera avec Ben Abdallah qui devrait remonter sur les planches, les rôles de El Hayeb, El Zaglem et El Nabar. Assistant de production, Hassib Jeridi complète l’équipe avec Taha Jabbari chargé du son et de la lumière et Abdesslem Jmel qui assure costumes et maquillage. Le peu d’éléments dont nous disposons avant l’avant-première du spectacle permettent de dire que «Zaglama» est une tentative de retrouver une mémoire orale éparpillée, que cette œuvre s’articule sur une dizaine de chants qui devraient être interprétés par Cheb Bechir et aussi que le dispositif scénique devrait surprendre le public. Ainsi, la danse traditionnelle devrait renaître sur scène dans ce spectacle qui, selon Rochdi Belgasmi, «retrace l’histoire du hzem», ce foulard dont les danseurs vont ceindre leurs hanches. Le spectacle, toujours selon Belgasmi, fait aussi allusion à la danse classique, la valse, le flamenco et les claquettes. Le chorégraphe explique que «Zaglama» remontera aux sources des danses de plusieurs régions pour retrouver le sens de ce geste de nouer un hzem autour des hanches des hommes. Café chantant, rboukh et sadawi devraient donc être évoqués sur fond de retrouvailles avec les profils de Hamadi Laghbabi, Hédi Habouba et Ismaïl Hattab. «Zaglama» devrait aussi valoir pour son travail sur la lumière avec un éclairage qu’on dit non conventionnel et qui ne devrait s’appuyer sur aucun projecteur traditionnel. Enfin, les costumes devraient souligner l’aspect débridé du spectacle et les quelques bribes déjà révélées donnent un avant-goût de ce que sera «Zaglama».