Et si vous désobéissiez … « Wa Idha Aassaytom » (2015)
Spectacle chorégraphique de Rochdi Belgasmi
Dramaturgie: Khadija Baccouche
Avec une participation d’honneur en Voix off de: Sabah Bouzouita
Scénographie et Images: Med Amin Chouikh
Lumière: Riadh Touti Son: David Berlou
Assistant: Med Ali Blaiech
Avec le Soutien de: Ministère de la Culture Tunisien – Arts Distribution le RIO – Tunis Institut Français de Tunisie
Synopsis: C’est à travers des traces, des débris et des fragments d’image de son passé personnel que Rochdi Belgasmi s’efforce de retrouver sa mémoire perdue. Dans ce nouveau spectacle, le chorégraphe fait appel au corps maternel, personnage dont la subjectivité est bien ancrée dans sa mémoire, en vue de retrouver un peu du temps perdu. Il s’agit, plus précisément, d’un essai de re-formulation des possibilités mnémotechniques du corps danseur, mais aussi d’une cartographie intensive des oublis, des amnésies et de ce qui, dans le paradoxe vivant de la mémoire, fait irrémédiablement défaut. C’est de ce paradoxe que le nouveau spectacle de Rochdi Belgasmi tire sa portée : le déchirement d’une mémoire entre ce qui s’y énonce à la fois comme pure présence et ce qui s’y dissimule comme le simulacre d’une absence. À ce paradoxe qui trame de bout en bout l’écriture de Rochdi Belgasmi, l’esthète Adnen JDEY donne le nom qui lui convient : c’est d’une « méta-danse » qu’il est question, c’est-à-dire d’une réécriture transitive de deux-corps-en-un. Oui, la « méta-danse » multiplie le corps en deux, mais pour le rendre à son aître originaire, un et unique : la méta-danse de Rochdi Belgasmi est l’anamnèse d’un corps et de son inconscient, un voyage rond, une cartographie du bassin maternel, et de ses objets transitionnels. La méta-danse, disons-le sans ambages, exige une écriture chorégraphique qui défait la grammaire classique de la danse – et ce n’est certainement pas sans audace et profondeur peu communes que Rochdi Belgasmi le démontre à merveille dans ce nouveau spectacle.