« Et si vous désobéissez »… aux JTC !

Dans le cadre des journées Théâtrales de Carthage 2015, L’artiste chorégraphe tunisien Rochdi Belgasmi présentera ses deux spectacles nommés « Zaglama », « Et si vous désobéissez », qui seront à l’affiche des (JTC) pendant cette édition, le premier est déjà passé hier soir à la salle le Rio. Le deuxième spectacle se produira aujourd’hui, le dimanche. Un rendez-vous pris à 20 h à la salle 4ème art avant d’entamer une tournée en dehors du pays. En fait, « Zaglama » est un petit voyage vers un autre monde où se mêlent rythme, danse et chant. « Des personnages célèbres ont participé à ce travail artistique qui révèle d’une part, l’histoire de la Tunisie moderne ainsi que son patrimoine et d’autre part, quatre-vingt minutes pleines d’enthousiasme et de chants, un chant pour et avec l’autre ». dit-il Le spectacle est sur une mise en scène de Lassaad Ben Abdallah, la chorégraphie est signée Rochdi Belgasmi et Cheb Bechir. Les rôles sont répartis ainsi : Rochdi Belgasmi interprète El Hayeb, Cheb Béchir percussionniste est Ezzaglem, alors que Lassad Ben Abdallah est ‘Ennabbar ». Tout le travail est axé sur les expressions du corps, qui suivent les rythmes syncopées d’une musique du terroir. Lors de cette édition, le second spectacle « Et si vous désobéissez » sera présenté pour mettre en valeur le thème de la sexualité mais avec le regard d’un artiste. L’hommage est fait aux femmes, bien entendu, puisqu’il est question de traiter de sujets touchant à sa liberté sexuelle. Le spectacle est une sorte de réquisitoire contre la société machiste et une manière de mettre au devant de la scène des préjugés masculins défavorables à la femme. Ce travail artistique a été réalisé par l’artiste suite à une longue observation de son entourage : sa mère, ses voisines, ses amies ….la liberté est la thématique de ce travail artistique de longue haleine. Et qui dit liberté dit liberté d’agir, de penser et de s’exprimer. Rochdi fait remarquer à ce propos, « Le rôle de la femme n’est plus restreint à de simples tâches d’accouchement ou à garder des enfants,… Au contraire, elle a beaucoup milité pour arracher sa place dans la société et prouver qu’elle est capable de donner le meilleur d’elle-même». Une œuvre autobiographique ? « Cette fois, il est nécessaire pour moi de trahir mes ancêtres et de ne plus suivre aveuglément la voie que la tradition et les mœurs me fixaient ! Parce qu’il est déjà plus que nécessaire de ne plus me plier, sans broncher, aux diktats de la famille, du quartier, de la société et de la religion. Depuis ma petite enfance, je me suis trouvé aux côtés de ma mère. Je la suivais partout, dans sa chambre, dans son lit, à la cuisine, et même au Hammam. Mais c’était seulement au seuil de la terrasse qu’elle m’interdisait, d’une voix sûre et grave, de la suivre ». déclare l’artiste qui confie que son œuvre artistique est, en effet, inspiré de son propre vécu. Il est question de sa vie, enfant, avec une femme, sa maman qu’il respecte et chérie. Danseur-chorégraphe, Rochdi Belgasmi est une figure de proue de la danse contemporaine tunisienne. Né à Sousse en janvier 1987, il a été formé en danse chez les plus grands chorégraphes et formateurs tunisiens tels que Nawel Skandarani, Malek Sebai, Hafiz Dhaou, Aicha M’barek… Aujourd’hui, il est professeur de danse-théâtre à l’Institut Supérieur d‘art Dramatique à Tunis (I.S.A.D) et membre du Conseil international de la danse CID auprès de l’UNESCO. Il a travaillé avec différentes instances artistiques en Tunisie et à l’étranger à l’exemple du Laboratoire théâtral tunisien, le Théâtre national tunisien, le Centre national des arts de marionnettes à Tunis,…

Khouloud Amraoui
18-10-2015