Une soirée pleine d’émotions

Ouagadougou International Dance Festival

Dans le cadre des activités de la première édition de Ouagadougou International Dance Festival (OIDF), les artistes ont offert au public un spectacle chorégraphique, le mercredi 23 janvier 2013 à l’Institut national de la jeunesse, de l’éducation physique et des sports (INJEPS) de Ouagadougou.  Trois représentations ont tenu en haleine, le public en cette 5e soirée du Festival chorégraphique de Ouagadougou, le mercredi 23 janvier 2013. 1h 35 mn durant, « Transe, corps hanté » de la Tunisie, « En terre d’attente » et « Sini Siko » du Burkina ont procuré des moments d’émotions intenses aux nombreux invités. Des confins de la Tunisie traditionnelle au royaume moaga, les danseurs ont fait voyager le public à travers des mouvements exécutés avec agilité et souplesse. Le tout rythmé par des sonorités savamment sélectionnées. Pour la première chorégraphie de la soirée, l’honneur est revenu à Rochdi Belgasmi. Intiutlé « Trame, corps hanté », c’est une belle danse qui commence par de simples mouvements du corps, se développe dans l’espace et dans le temps, pour atteindre une anarchie totale et finir dans le silence. Durant 30 minutes, le corps de Rochdi se met en transes et devient un outil pour traverser l’espace. « La danse c’est la vie et son instrument c’est le corps », a-t-il dit à l’entame de sa prestation. Il a donc choisi une écriture intimiste et subtile pour parler de ses propres souvenirs d’enfance à travers des cris, des chants de femmes, des jeux d’enfants, etc. Un cumul d’émotions que l’artiste a su partager avec le public.Marion Alzieu et Ousséni Dabaré n’ont pas fait moins pour leur danse baptisée « En terre d’attente ».A la suite de Rochdi, le duo composé de Marion et Ousséni a donné un beau spectacle avec des ondulations de corps qui ont séduit plus d’un spectateur. Sur un rythme musical « endiablé » par moments et langoureux parfois, les mouvements se sont succédé dans une parfaite harmonie de sons et de lumière.La bonne coordination des gestes a laissé voir en l’espace de la quinzaine de minutes qu’a duré la danse, une terre où le temps devient quelqu’un. « Nous nous sommes mis dans la peau de quelqu’un qui attend pour montrer comment à travers des pays et cultures différents, l’attente est perçue, les états du corps dans l’attente. », a expliqué la danseuse-interprète française, Marion Alzieu. Puis vient le tour de « Sini Siko » de la compagnie Irène Tassembédo du Burkina Faso. Au nombre de 5, les « enfants » d’Irène ont exécuté une véritable gymnastique artistique sur des mélodies distillées par un orchestre de 3 musiciens. Cinquante minutes dans un monde fait de contradictions, de dogmes et de cruauté, à la recherche de l’espoir. Voici tout le sens de cette danse où les acrobaties sont réussies avec habileté et cohérence, forçant ainsi l’admiration des centaines de spectateurs présents. Ces admirateurs d’un soir ont manifesté leur satisfaction par des salves d’applaudissements nourris à chaque changement de cadence. C’est donc sous un tonnerre de cris de joie accompagnés d’ovations que les rideaux sont tombés sur cette soirée riche en émotions.

Voro KORAHIRE
28-01-2013