Une lumière qui traverse les siècles

Le Moussem, Centre nomade des Arts «privilégie les artistes ayant un lien avec le monde arabe ou une ouverture sur ce monde» Un aspect de l’art tunisien sous plusieurs formes et disciplines artistiques est représenté, depuis le 13 janvier et jusqu’au 16 du même mois, en Belgique. Une initiative du Moussem, Centre nomade des Arts, qui met à l’honneur, à travers un programme varié, des artistes tunisiens. Moussem — qui a débuté en 2001 par un festival des arts à Anvers pour évoluer petit à petit en portant des productions et créations propres et finir par devenir le Centre nomade des Arts — se positionne comme un carrefour international dans le champ artistique en Flandre, cela se traduit par de nombreuses collaborations et partenariats entre créateurs et institutions en «privilégiant les artistes ayant un lien avec le monde arabe ou une ouverture sur ce monde» afin d’interroger «le canon artistique dominant et engager une réflexion sur les effets de mondialisation suscités par les courants migratoires anciens et récents». L’événement artistique, dédié à la Tunisie, est abrité par la Maison des Cultures de Molenbeek et le Bozar (Palais des Beaux-Arts de Bruxelles) avec, au programme, de la danse, du théâtre et de la musique. Entre autres artistes participants, l’on cite le danseur et chorégraphe Rochdi Belgasmi qui a présenté son spectacle «Zoufri» le 14 janvier à la Maison de la Culture Molenbeek. «Zoufri» (pluriel du mot ouvrier en dialecte tunisien) est une performance en solo fondée sur les musiques et danses populaires tunisiennes qui démarre comme une conférence sur l’histoire du « rboukh ». Au programme, également, la pièce théâtrale «D-Sisyphe» de Meher Awachi où il nous parle de cet ouvrier tunisien qui porte tout le poids des contraintes et exigences de la société. L’espace Bozar accueillera, aujourd’hui 15 janvier, la pièce «Ce que le dictateur n’a pas dit» de Meriem Bouselmi et le 16 janvier (dernier jour de l’événement), le spectacle de danse «Chatha» des chorégraphes Aïcha M’Barek et Hafiz Dhaou. Installés à Lyon depuis 2005, les deux chorégraphes tunisiens creusent un sillon singulier dans le paysage chorégraphique national et international et livrent dans ce spectacle une interprétation très personnelle du Sacre du printemps de Stravinsky. Le même espace abritera le spectacle de clôture qui sera signé par Lotfi Bouchnaq.

M M
15-01-2016