Un voyage à travers les temps et l’espace

Dans le cadre du festival de théâtre expérimental à Ain Mlila en Algérie du 23 au 28 mars, les jeunes tunisiens seront au rendez-vous pour exprimer leurs talents.
Le spectacle tunisien est mis en scène par Mériam Dridi, marionnettes et scénographie Rochdi Belgasmi, assistante Justyna Sowinska, son et lumière Slim Mlayeh. Le spectacle est orienté vers tout le public à partir de 16 ans. Le jeu est à la base chorégraphique. Il s’agit d’un montage de danse eurythmique et de jeux de masques marionnettes, un ensemble de transitions et des métamorphoses singulières qui nous ramènent là où l’expression de l’âme remplace l’effort et la technique. Donner le corps de monteur aux masques marionnettes présente un défi… un jeu de vie et de mort, un jeu d’existence, une polémique qui se crée entre deux créatures, l’une est plastique qui n’est qu’un objet statique, un artefact qui garde pour toujours sa forme, ses couleurs et sa matière, et l’autre organique; un corps humain flexible en chair et en os, sensible à ce qui l’entoure, un corps intelligent chargé d’histoires et d’émotions, d’une mémoire affective qui n’a jamais perdu les détails de la vie ainsi que son identité… Cette rencontre parait insolite, deux corps incompatibles une série d’expériences autour du corps humain et de l’objet. Travaillant sur la réflexion du corps humain dans ses états au service de l’objet dans un langage d’expérimentation. le travail propose une nouvelle relation de marionnettes avec ses marionnettes. Une guerre sans merci entre le créateur et sa créature… C’est une relation dialectique à la base. «  On fait un petit appel aux personnages du théâtre de marionnettes classique, là où tout est bien fait, avec une baguette magique, tout se transforme dans son petit castelet, des mains propres et parfois sales manipulent leurs destins… Un appel à l’imaginaire…. Des personnages de contes de fées comme la chèvre et le loup, le petit Chaperon rouge se pressentent… A la vue de public tous se métamorphosent ici et maintenant; on rend hommage des fois et on insulte d’autres… Traitant suivant la psychanalyse des contes des fées du Bruno et le non-dit et le sous-entendu dans ces contes, parlant de la sexualité, de l’identité et de la mémoire; on ose tout sans fausse pudeur et sans vulgarité… Essayant de dévoiler ce qui est caché d’intime et partir vers un univers de collectif… Vers un théâtre d’expérimentation », témoigne Rochdi Blegasmi.

H. Fezai
25-02-2011