Un pas de deux pour Ennahdha…

Rochdi Belgasmi mène la danse. Il n’a pas tort, il sait y faire. A Carthage avant-hier soir pour l’ouverture de la 53ème édition du prestigieux festival, l’on ne peut pas dire qu’il s’est emmêlé les pinceaux, au contraire ! La danse, c’est son métier. Sa passion aussi. Lorsque les deux sont inextricablement liés, cela donne des merveilles. Alors après, l’on peut aimer le genre ou pas, c’est une autre question, mais l’on ne peut certes pas être insensible à la qualité de la prestation. Et Rochdi Belgasmi a toujours dansé sur les ailes du vent. Avec un bonheur qu’il n’essaie d’ailleurs pas de cacher. Et qui ne peut être que communicatif. Communicatif ? Voire… Il paraît que certains députés d’Ennahdha, le parti éponyme, présent à Carthage, n’ont pas forcément apprécié que le jeune danseur se produise torse nu. Ou qu’il ait dansé tout simplement. Alors ils ont choisi de se cacher les yeux, pour ne pas avoir à rougir, d’être pris en flagrant délit « d’impudeur » prémédité, en étant pris, la main dans le sac, en train de se rincer l’œil et le bon. Pourtant, cela en valait la peine, car l’Art, est au-dessus de toutes autres considérations. Et la danse est un art ; des fois où ces messieurs-dames, jouant les vierges effarouchées, ne le sauraient pas. Peu importe, avec ou sans leur agrément, avec ou sans leur consentement, avec ou sans leur bénédiction, Rochdi Belagacem a dansé. Qu’est-ce qu’il convient de faire alors ? Applaudir l’artiste…

Samia HARRAR
15-07-2017