«Chattah» : La magie du folklore sur scène

Deuxième édition des journées de danse contemporaine pour les chorégraphes tunisiens, le spectacle «Chattah» a suscité un grand intérêt du public présent à Mad’art. Parti de ses «racines», le chorégraphe Hafidh Zallit a mis en scène, malgré la situation perturbée actuellement, un spectacle de danse spécialement pour la deuxième édition des journées de danse contemporaine pour les chorégraphes tunisiens. Interprété par Hasna Mannai, Hamadi Béjaoui, Rochdi Belkasmi, Hafedh Zallit et la danseuse Jamila Ben Salah, «Chattah» est, en fait, un hommage au folklore et patrimoine culturels tunisiens, spécialement la danse. La danse populaire (tunisienne) qui se distingue principalement par sa dynamique, son énergie exceptionnelle et surtout l’harmonie des gestes et des mouvements. De la «Nouba» à Hédi Habouba, en passant par Ismaïl Hattab ou «Zina et Aziza» et plusieurs autres symboles de l’art populaire, l’hommage est aussi une occasion pour ressusciter cet art délaissé et en voie de disparition. La danse en Tunisie accompagne tous nos événements pendant lesquels la société se donne à voir. Ce phénomène est particulièrement remarquable lors des soirées de mariages. Hafidh l’a donc compris. Il a essayé de faire un mélange harmonieux de danse traditionnelle (ses origines) et de danse contemporaine (sa spécialité). Il part du traditionnel vers le moderne et le contemporain, tout en restant fidèle aux origines. Plus ancrée dans la pratique populaire, la danse de Hafidh Zallit plonge ses spectateurs dans des flashes sur le passé. Voilà «Zina et Aziza» qui débarquent avec leurs déhanchements harmonieux sur scène et leurs jeux acrobatiques et des mouvements des pieds. D’autres fois, c’est Ismaïl Hattab qui se balance avec son habit traditionnel. Parfois, c’est Hédi Habouba qui enchante le public avec son «rituel» et sa célèbre danse. Le chorégraphe n’a pas oublié le côté «show» du spectacle. En effet, et pour habiller cette euphorie de danse, Hafidh Zallit a trouvé refuge dans une troupe professionnelle de musique traditionnelle dite «ârabnya». Des percussionnistes, «Darbouka», «Bendir», «Gasba» et «Mezoued» sont à l’affiche, ainsi qu’une danseuse professionnelle de danse folklorique. Cette harmonie de danse et musique traditionnelles n’avait besoin que d’une simple touche et le tour était joué. Des costumes étaient inspirés des habits de danse traditionnelle. En fin du compte, les spectateurs ont eu une belle émotion, une mosaïque de danses folkloriques et contemporaines qui a enchanté les présents, venus en petit nombre, hélas, vu les circonstances actuelles de sécurité.

Mohamed Mdalla
02-03-2011