Créatures de lumière

Créatures de lumière
Texte et dramaturgie : Mohamed Ouni
Scénographie et Mise en scène: Hatem Derbal
Marionnettes : Lassaad Mehouachi
Acteurs-manipulateurs : Rochdi Belgasmi, Malak Fadhlaoui, Ameur Mathouthi, Taher Dridi, Yacine Ibdilli, Lassaad Mehouachi
Production: Centre National des Arts de marionnettes

Hatem Derbel commence par placer un oeil d’une grandeur impressionnante à travers lequel on voit l’espace d’une cuisine déformée par un effet optique. Alors, on plonge directement dans les alphabets de l’imaginaire tout à fait cohérent avec la marionnette. Donc on est dans une projection imaginaire de notre corps qui donne sa structure à l’espace qui nous situe le metteur en scène à travers sa scénographie. L’espace du petit enfant n’est pas celui du géométrie. Loin de chercher un réalisme qui tendrait à fortifier l’illusion du « vrai » du « vivant » le théâtre de marionnettes suggère, symbolise, se joue dans des lois physiques, c’est pour cela qu’il ne faut pas se soucier de la ressemblance entre marionnette et humain. D’ailleurs, Antoine Vitez disait « La recherche de la ressemblance est mortelle ». Alors pour revenir à l’opacité qui voile la réalité, Derbal comme pour déplacer notre perception du monde dans une proportion équivalente à la scène de théâtre, nous a placés comme si on regardait à travers une serrure. Dans cet espace même on va y demeurer, puisqu’il se transforme en surface de la mer par utilisation d’un drap blanc sur lequel est projetée une lumière bleue que les acteurs agitent pour obtenir en même temps le reflet de la lumière sur l’eau (un effet très proche du réel) et le mouvement de la vague. Puis ce même espace se transformer en eau profonde, là où on peut voir les bulles et les rochers quasi bien que les poissions, mais surtout cet arc-en-ciel merveilleux qui nous place entre ciel et mer. Il n’est pas de tout facile d’animer des marionnettes dans des espaces mouvants, la mer est plus vivante que nul autre élément. Il est dit aussi dans le texte: « La lumière aime la musique » , car la lumière aime danser sur ses rythmes. On n’a pas travaillé à la légère, on a fait des recherches à tous les niveaux, même le choix de la musique, ça ajoutait à cette féerie une ambiance enchanteresse, ça coulait de source, l’on dirait une musique appropriée à ce spectacle. Pour ce qui est de la lumière, je crois qu’elle est l’héroïne de ce spectacle. Tout l’univers de la pièce est géré par la lumière, c’est celle qui donne forme à tout. On n’a aucune chance de communiquer par la parole seulement, plus que la moitié d texte est basée sur le visuel, car El Ouni est son coéquipiers Derbal savent que de plus en plus l’image s’installe dans notre vie de tous les jours. Comment rendre plus spectaculaire ce pauvre théâtre pour enfants? Grace à des images, à des inventions, des astuces pour inciter l’enfant à découvrir un monde qui n’est pas mais qu’on créé.