-Le clip du rappeur RAF intitulé « 7ARE9 » rencontre actuellement un formidable succès. L’on y retrouve Rochdi Belguesmi cette fois- ci acteur et personnage principal qui plus est. Comment s’est faite la rencontre avec RAF ? Comment vous êtes-vous retrouvé sur le projet?
« RAF et moi sommes tous deux de Msaken. J’ai quitté Tunis et m’y suis installé il y a 2 ans après mon mariage pour poursuivre mes recherches et mes études en 3ème cycle à l’école des beaux-arts de Sousse. Dès lors j’ai commencé à nouer des contacts avec des artistes également originaires de la région. RAF a tenu à me rencontrer et c’était l’occasion pour moi de découvrir cet artiste talentueux très sollicité dans la région du Sahel et de toucher un nouveau public qu’est celui du rap et ces jeunes de 12, 13 et 14 ans. Le scénario qu’il m’a présenté m’a enchanté. RAF se contentant dans le clip d’une simple apparition, au tout début avant de me passer le flambeau ».
-« 7are9 » est un clip poignant. Comment et où s’est déroulé le tournage?
« Le clip m’a permis de travailler avec une grande actrice tunisienne en l’occurrence Malika Hablani qui joue ma mère. Le tournage a duré 4 jours entre Msaken et Sousse, le port, le bord de mer…on a essayé de suivre le cheminement du personnage principal. Le texte est en outre très émouvant. Plus encore pour moi qui suis habitué à communiquer la joie plutôt que la tristesse ou la douleur. Combien même ces sentiments étaient présents dans mes spectacles de danse « Ouled Jelleba » (2016) et « Arous Oueskat » (2017). De fait j’ai rencontré de véritables « 7ara9a », des clandestins en devenir qui n’avaient qu’une seule envie, fuir coute que coute une réalité qui leur est devenue pénible, insupportable. Pour la plupart des diplômés originaires des quartiers populaires. »
-L’on ne vous a pas revu dans une production filmique depuis « L’amour des hommes » de Mehdi Ben Attia avec Hafsia Herzi. Pour quand un retour au cinéma ou préférez-vous vous focaliser sur votre carrière de danseur?
-« « 7are9 » est ma deuxième véritable expérience en tant qu’acteur et qui m’ouvrira à n’en pas douter de nouveaux horizons. Beaucoup découvrent que je suis diplômé de l’ISAD l’institut supérieur des arts dramatiques mais ignorent que j’ai opté pour la danse car c’est un métier méconnu, marginalisé par la société et le système contrairement au théâtre. C’est un challenge pour moi que de faire de la danse un métier respecté, car c’est mon gagne-pain. Parmi mes films marquants je citerais « Soufisme » de Younes Ben Hajria (2018), « Saida manoubia » de Samed Hajji et Emna Ben Miled (2015)…»
Avez-vous des projets artistiques en cours?
« J’étais programmé en France, au Sénégal…mais l’épidémie de covid 19 a complètement chamboulé mon agenda. Mais je continue à travailler. En effet je suis en pleine préparation d’un spectacle sur la danse et le tissage dans lequel je médite sur les tisserands de laine et le « Chrol » »