La seconde édition de «La Nuit des idées», qui s’est déroulée le 25 janvier à l’Institut français de Tunisie, avait comme thème à débattre: «L’imagination au pouvoir». Un thème qui renvoyait au slogan des manifestations de mai 1968 en France et qui invitait à revisiter cette formule au présent sous la forme de plusieurs activités en tous genres. Et bien avant 18 heures, heure de démarrage de cet événement, l’artiste graffeur français Jaye était déjà à l’ouvre à la galerie de l’IFT pour réaliser son travail qui représentait en fait le thème de la soirée, mais selon sa vision des choses. A l’heure convenue et après le mot de bienvenue de Sophie Renaud, directrice de l’IFT, une table ronde allait suivre à la cour centrale sous l’intitulé : « De mai 68, à 2018 : révolutions, illusions et évolutions.» Elle réunissait autour des animateurs : Oissila Saaidia, directrice de l’IRMC et Frédéric Bobin, correspondant au journal «Le Monde», Hichem Abdessamad, historien et politologue, Kmar Bendana, historienne, Raja Benslama, professeure à l’Université Manouba, psychanalyste et directrice de la Bibliothèque nationale et Chérif Ferjani, politologue, islamologue et universitaire. On y essayait d’établir un rapport entre le soulèvement de mai 68 et la révolution tunisienne de 2011. En Tunisie, tout d’abord et en mars 1968, le soulèvement estudiantin et populaire avait précédé les manifestations de mai 68 mû par les mêmes slogans et les mêmes idéologies. La comparaison n’était pas impossible. Cela s’était poursuivi durant les années suivantes. Chacun des intervenants à cette table ronde avait donné son avis sur ce sujet. Il y avait parmi les orateurs ceux qui avaient vécu mai 68, des filiations et presque point de différences. On y avait décrit également ce qui avait précédé la révolution en Tunisie en 2011. Mais le plus frustrant était la- non participation du public assez nombreux qui était présent. T
out ce beau monde allait voir par la suite et sur le même lieu la performance dansée de Rochdi Belgasmi, danseur et chorégraphe. Ce dernier ressuscitait « Oueld Ejjalleba », un danseur travesti et un personnage populaire qui avait réellement existé à Tunis au début du siècle dernier. Rochdi Belgasmi s’est donné à fond pour incarner durant vingt minutes le rôle de cet artiste qui se déguisait en danseuse populaire. Les accessoires et les costumes n’y manquaient pas, ainsi que les rythmes et les chants bédouins avec particulièrement la voix de feu Ismaïl Hattab. Une performance fortement applaudie, où des spectateurs n’avaient pu résister pour rejoindre Rochdi sur scène et l’accompagner dans sa danse.
Débats et performances tous azimuts
Lotfi BEN KHELIFA
31-01-2018